COURS DE GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE
1. Coniques
2.1. Equation du plan
2.2. Equation d'une droite
2.3. Equation d'un cône
2.4. Equation d'une sphère
2.5. Equation d'une ellipsoïde
2.6. Equation d'un cylindre
2.7. Surfaces de révolution
La "géométrie analytique" est la branche de la géométrie qui s'occupe de l'étude des formes géométriques et de leurs propriétés en utilisant les outils avancés du calcul algébrique tel que l'analyse fonctionnelle, le calcul vectoriel ou l'algèbre linéaire. Sa frontière se situe au niveau des outils utilisés.
La géométrie analytique est un très vaste domaine (comme tout le reste) alors... nous aborderons ici que les éléments absolument indispensables à l'étude de la physique et de l'ingénierie. Ces éléments sont par ailleurs souvent étudiés dans les petites classes et sont (cités dans l'ordre) : les coniques, les équations de la droite, du plan, de la sphère, etc... leurs intersections, leurs plans tangents et encore bien d'autres.
CONIQUES
Il nous a été très difficile de choisir s'il fallait mettre l'étude des coniques dans la section d'algèbre ou de géométrie. Nous avons finalement décidé de mettre cette étude dans le présent chapitre (donc de géométrie...) qui permet de supposer que le lecteur ayant fait une lecture linéaire du site a déjà parcouru tous les chapitres présentant les outils mathématiques nécessaires à l'étude des coniques. Nous espérons que notre choix s'avérera le meilleur pour le lecteur.
Soit
un repère orthonormé du plan. Les courbes algébriques les
plus simples que l'on trouve après les droites dont les équations
sont sous forme générale (rappel):
(24.1)
sont les courbes du deuxième degré, à savoir par extension :
(24.2)
avec non
tous nuls. Ces courbes de second degré sont appelées "coniques"
(appelées également "quadriques"
de par la présence d'un terme quadratique).
Notre
première tâche va consister à obtenir, par translation et rotation
du repère dans laquelle cette relation est exprimée, une équation
réduite beaucoup plus simple tel en éliminant le terme
en
xy . En effet, choisissons un nouveau repère se déduisant
de l'ancien par une rotation d'angle .
Soit x' et
y' les nouvelles
coordonnées des points. Nous avons (cf. chapitre
de Géométrique
Euclidienne) :
(24.3)
D'où:
(24.4)
L'équation devient:
(24.5)
Nous cherchons donc à ce que termes en x'y' regroupés soient tels que :
(24.6)
Puisque (cf. chapitre de Trigonométrie) :
et
(24.7)
par substitution, nous obtenons :
(24.8)
Pour avoir
que les termes en x'y' se simplifient, il suffit donc de
choisir l'angle de rotation
tel que:
(24.9)
Nous considérerons alors désormais l'équation:
(24.10)
1. Si
nous posons et
.
Quitte à diviser par
,
nous pouvons nous ramener à une équation du type:
(24.11)
où:
- Si ,
nous nous retrouvons avec une équation décrivant la figure
d'une
"parabole" d'axe parallèle
à
.
- Si ,
il s'agit d'un cas dégénéré
2. Si
nous posons et
le
cas se traite comme précédemment
3. Si
et
,
nous pouvons supprimer les termes
et
de
la façon suivante:
(24.12)
Par un simple changement de repère de translation, nous arrivons donc à une équation du type:
(24.13)
- Si
,
alors la relation précédente se réduit à un point dans
si
et
sont
de même signe, et à une droite si
et
sont
de signe contraire.
- Si et
posons:
(24.14)
où signifie:
1 multiplié par le signe de
.
Et divisions
le tout par tel
que:
(24.15)
Posons:
(24.16)
Nous obtenons:
(24.17)
Nous avons donc plusieurs situations possibles:
(24.18)
Deux
termes ci-dessus sont impossibles dans ,
c'est pourquoi nous les avons tracés (la somme de deux
nombres positifs ne peut être négative et inversement).
Il y a plusieurs cas de figures intéressants:
- Pour:
ou
(24.19)
et nous
avons un cercle de rayon unité.
- Pour:
,
(24.20)
et nous
avons une ellipse.
- Pour:
(24.21)
et ,
nous avons des hyperboles dont l'axe de symétrie est soit
parallèle
à OX soit
à OY
Le terme "conique" provient du fait que l'une des premières définitions des conques consistait en l'intersection d'un cône et d'un plan.
En effet,
soit l'équation d'un cône ayant un angle de
au
sommet (voir géométrie spatiale)
l'équation d'un plan de vecteur normal (nous utilisons les cosinus
directeurs):
(24.22)
Posons:
(24.23)
Explications:
nous avons ainsi un vecteur normal de le plan ZOY et
un plan qui n'est jamais en intersection avec l'axe X.
Si le cosinus directeur ,
nous avons un plan vertical translaté de h sur
l'axe des Y. Si
,
nous avons un plan horizontal translaté de h sur
l'axe des Z
Soit la matrice de rotation dans l'espace par rapport à l'axe Z (cf. chapitre de Géométrie Euclidienne):
(24.24)
avec:
(24.25)
Nous avons donc pour expression de rotation du plan:
(24.26)
Après simplification:
(24.27)
Donc après rotation, nous avons un plan vertical translaté de h selon l'axe des Y.
Identiquement, pour le cône, une rotation correspond selon l'axe des Z (donc il ne se passe pas grand chose):
(24.28)
Après développement et simplification:
(24.29)
Equation
qui donne un cône horizontal si et
un cône vertical si
.
Ainsi, nous avons le système général:
(24.30)
Si nous traçons dans Maple la fonction (en s'amusant avec les angles):
>implicitplot3d({x^2-(y^2-z^2)*cos(2*)+y*z*2*sin(2*
)=0,z=h},x=-20..20,y=-20..20,z=-20..20)
Nous voyons que pour:
- nous
obtenons une intersection entre le plan et le cône donnant une
ellipse
- nous
obtenons une parabole
- nous
obtenons une hyperbole
Voici à peu près ce que cela donne:
(24.31)
Nous donnons
également à la courbe d'équation le
nom d'hyperbole car, par changement de variable:
(24.32)
Ce qui nous ramène à:
(24.33)
ce qui comme nous l'avons vu précédemment, est bien l'équation d'une hyperbole.
Cependant, les coniques on aussi une définition géométrique:
Soit F un point du plan, D une droite ne contenant pas F et e un réel strictement positif. Nous nous intéressons à:
(24.34)
F s'appelant le "foyer", D la "directrice de la conique" et e l'excentricité.
Nous choisissons F comme origine du repère, de façon que D ait pour équation:
avec
(24.35)
Alors:
(24.36)
Nous nous retrouvons bien avec l'équation d'une conique. Nous pouvons considérer maintenant plusieurs cas particuliers:
1. Cas
où :
L'équation se limite alors à:
(24.37)
Il s'agit
d'une parabole d'axe orthogonal à D,
dont le sommet est
le milieu du segment
,
où K est
la projection de F sur
D.
Relativement
à l'origine ,
l'équation se réduit à:
(24.38)
où h
est appelé "paramètre
de la parabole" et relativement à ,
le foyer sera donné par les coordonnées
et la directrice par l'équation
.
(24.39)
2. Cas
où :
Il s'agit d'une ellipse:
(24.40)
Le dernier terme donnant après développement :
(24.41)
Posons
que est
l'origine de l'ellipse. L'équation précédente se simplifie et devient:
(24.42)
Pour connaître
le demi-grand axe de l'ellipse il suffit de poser .
Ainsi:
(24.43)
d'où le demi-grand axe valant:
(24.44)
de la même manière, nous obtenons le demi-petit axe:
(24.45)
en posant
étant le "paramètre de
l'ellipse" ou "paramètre
focal de l'ellipse",
nous obtenons :
(24.46)
dont la première relation sera très utile dans le chapitre d'Astronomie et de Relativité Générale.
Puisque
,
nous avons :
(24.47)
Etant
donné que est
sur l'axe X, nous
pouvons prendre le cas particulier où
tel
que :
(24.48)
il existe
donc deux foyers à l'ellipse à une distance équivalente mais opposée
de .
Nous définissons dès lors l'excentricité d'une ellipse par le rapport:
(24.49)
Nous pouvons dès lors démontrer une relation que nous retrouvons couramment dans les formulaires :
(24.50)
C'est-à-dire :
(24.51)
L'égalité est donc démontrée.
(24.52)
Une représentation paramétrique utile et évidente de l'ellipse est:
(24.53)
Effectivement si nous considérons l'équation cartésienne de l'ellipse démontrée précédemment :
(24.54)
et en posant
et
alors
nous obtenons:
(24.55)
Si
nous nous souvenons du cercle trigonométrique, cette équation
admet les solutions et
.
Il vient alors :
et
(24.56)
Voilà...
Cependant, il existe une autre forme d'équation de l'ellipse, bien plus importante, que l'on retrouve aussi bien en physique classique, astrophysique et physique quantique corpusculaire.
Rappelons que:
(24.57)
En coordonnées polaires, cela donne:
(24.58)
Donc:
ou
(24.59)
après mise en évidence:
ou
(24.60)
Nous obtenons deux équations différentes, mais il s'agit en fait de la même courbe. Nous remarquerons en effet que:
(24.61)
Etant
donné que est
défini comme le paramètre de la conique, l'équation polaire de l'ellipse
s'écrit:
(24.62)
Dans le cas général, D peut faire un angle quelconque avec l'axe des angles polaires, et l'équation générale est alors:
(24.63)
2. Cas
où :
Il s'agit d'une hyperbole (même raisonnement que l'ellipse):
(24.64)
Posons que :
(24.65)
est l'origine de l'hyperbole. L'équation précédente se simplifie et devient:
(24.66)
Mais encore:
(24.67)
ce qui s'écrit sous forme condensée:
(24.68)
et nous avons pour demi-grand axe et demi-petit axe (raisonnement identique à l'ellipse):
(24.69)
et:
(24.70)
et la figure correspondante :
(24.71)
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